La Masturbation Intellectuelle des Africains
Ce poème, inspiré par le Professeur Ordinaire Jacky Mpungu et rédigé par Nkulu Kininga, critique l’immobilisme des intellectuels africains enfermés dans des discours abstraits, et lance un appel vibrant à traduire la réflexion en actions concrètes pour émanciper et bâtir durablement le continent.

Les salons feutrés de l'esprit,
Là où les mots dansent et se glissent,
Les intellectuels africains se prélassent,
Tissés de rêves, de discours et de mythes.
Ils parlent, ils écrivent, ils analysent,
De la colonisation aux luttes sans fin,
Mais leurs pensées restent figées,
En des lieux où l'action se fait lointaine.
Oh, Congo, terre de promesses,
Où la parole se fait sagesse,
Mais combien de fois l’intellectuel
S’est-il perdu dans ses théories sans ailes ?
Les grands discours dépeignent la gloire
D’une Afrique libre, mais ils dévient sur la mémoire,
Énonçant des vérités sans retour,
S’éloignant toujours un peu plus du jour.
Pourquoi cette pensée, si brillante,
Ne porte-t-elle pas fruit sur le sol brûlant ?
Pourquoi l’analyse devient-elle paralysie,
Quand il est temps de bâtir, de créer, de relier ?
L’intellectuel congolais, héros de l’écriture,
A-t-il compris que l’action nourrit la culture ?
Que l’espoir d’une nation se forge dans l’instant,
Pas seulement dans l’écho de mots vibrants.
C’est là, dans la pratique, qu’il faut oser,
Combiner sagesse et forces à poser,
De la réflexion naît le germe de l’action,
Mais l’acte doit suivre sans concession.
Le Congo attend, et l'Afrique aussi,
Que l’intellectuel, armé de sa réflexion,
Prenne les armes non de la violence, mais de l'engagement,
Pour nourrir cette terre, pour briser les chaînes du temps.
La masturbation intellectuelle, un piège subtil,
S’entretenir seul dans un monde fragile,
Mais la pensée qui s’enracine dans la terre,
Accouche d’un avenir qui éclaire la lumière.
Ainsi, cher intellectuel, ne te contente pas de penser,
Passe à l’action, et laisse ton esprit marcher.
Dans la vie, des mains tendues, Ont su te guider, te soutenir. Et lorsque les jours sont venus, Où ton cœur n’avait plus de soupirs.
N’oublie jamais ce doux secours, Ce geste fraternel et sincère. Car chaque instant, chaque détour, Nous unit dans cette lumière.
Quand la chance t'a montré son visage, Lève-toi et tend ta propre main, Ne laisse pas le monde en cage, Libère l'espoir dans chaque chemin.
Aide ceux qui se sentent perdus, Comme on t'a aidé un jour passé, Et dans ce cercle qui jamais ne s'estompe, Fais briller la paix et la vérité.
Car donner, c’est recevoir sans fin, Semer des graines d’humanité, Quand tu as été aidé, vois bien, Que ton devoir est d’aider.
Nkulu Kininga
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