C’était Mudimbe...
Ce 22 avril 2025, s’est éteint Mudimbe Vumbi Yoka, père de la pensée critique africaine, maître incontesté des lettres congolaises, dont l’œuvre foisonnante, traduite et célébrée à travers le monde, fait de lui une légende intemporelle.

C'était Mudimbe...
Ce lundi 21 avril 2025, le pape de l'Église catholique s’en est allé. Ce mardi 22 avril 2025, celui qu’on peut considérer comme le pape de la littérature congolaise, le plus grand écrivain congolais, s’en est allé. Le fils de Jadotville, Mudimbe Vumbi Yoka, est décédé loin de son Likasi natal, loin de la terre de ses ancêtres, à laquelle il a légué une immense production tant scientifique que littéraire. Celui à qui ont été dédiés plusieurs colloques, la huitième Biennale de Lubumbashi, et tant d’autres travaux, sera compté parmi les légendes et les intemporels de la littérature congolaise. C’est à 83 ans, en Caroline du Nord, qu’il a émis son dernier souffle.
C’était Mudimbe…
Vumbi Yoka (Valentin Yves) Mudimbe est né le 8 décembre 1941 à Likasi, au Katanga, dans l’ancien Congo belge. Il commence sa vie avec une expérience bénédictine, avant d’obtenir un diplôme de licence en philologie romane en 1966 à l’Université Lovanium de Kinshasa, puis un doctorat à l’Université catholique de Louvain en 1970. Il enseigne à Kinshasa et à Lubumbashi, avant d’entamer une brillante carrière universitaire aux États-Unis. Il est membre du comité d’édition ou de rédaction d’une quinzaine de revues scientifiques de renom et exerce de hautes responsabilités au sein de plusieurs organismes scientifiques. Il est affilié à une dizaine de sociétés savantes aussi importantes que diversifiées, ce qui lui vaut des prix et distinctions très importantes, ainsi que le titre de docteur honoris causa de plusieurs universités.
Son renom repose sur la pluralité, la diversité et le caractère pluridisciplinaire de ses publications. On note des romans traduits en anglais, portugais, allemand et néerlandais : « Entre les eaux » (1973), « Le Bel Immonde » (1976), « L’Écart » (1976) et « Shaba Deux » (1991) ; des recueils de poèmes : « Déchirures » (1971), « Entretailles », précédé de « Fulgurances d’une Lézarde » (1973), et « Les Fuseaux parfois » (1974) ; deux carnets de voyage : « Carnets d’Amérique » (1974) et « Cheminements : Carnets de Berlin » (2006) ; une trentaine d’essais, dont : « Réflexions sur la vie quotidienne » (1972), « Autour de la nation » (1972), « L’autre face du royaume » (1972), « La culture » (1980), « Visage de la philosophie et de la théologie contemporaines au Zaïre » (1981), « L’Odeur du père » (1982), « The Invention of Africa » (1988), « Parables and Fables » (1991), « Les Corps glorieux des mots et des êtres » (1994), « The Idea of Africa » (1994), et « Tales of Faith » (1997).
S’y ajoutent également une centaine d’articles qui couvrent ses intérêts dans tous les domaines des lettres et des sciences sociales.
C’était Mudimbe…
Un père, un maître et une légende.
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